Dans la jungle, terrible jungle, le lion est mort ce soir. Entre l’indignation du quidam, sincère ou à la mode, et les tweets opportunistes à bon marché de stars sur le retour, un consensus se dégage : qu’on pende ce con de Walt haut et court !
Une fois le feuilleton de l’été instrumentalisé par tous, de @Kevin02 à Brigitte Bardot, la question qui fâche se profile: que faire devant la chasse aux sorcières à grand coup de hashtags dans les gencives ? Ce sont les fondements de l’état de droit qu’on sape en remplaçant la présomption d’innocence par ‘crève, connard qui bosse au 10851 Rhode Island Ave’. Ni une, ni deux, les défenseurs d’un réseau sans contraintes et les promoteurs apeurés d’un internet à la chinoi… française en viennent aux mains.
Chez Nike, on aime moyennement les photos d’Hitler à côté de la dernière campagne pour les Air Max.
Ce serait oublier un peu vite les causes ‘non-gouvernementales’ de la censure. Le débat politique ravivé périodiquement nous fait perdre de vue un ennemi bien plus fourbe : la censure ‘commerciale’. Ce bon vieux Mark, il s’en bat la race de tes pamphlets rageurs, il a pas besoin de se faire réélire par madame Michu. Par contre, lui, c’est sur ton dos qu’il fait son beurre auprès des annonceurs. Chez Nike, on aime moyennement les photos d’Hitler à côté de la dernière campagne pour les Air Max. Tu me répondras ‘oui, mais le politiquement correct américain…’ Entre deux critiques maladroites
d’un puritanisme américain supposé expliquer pourquoi le réseau panique dès qu’il aperçoit un nichon qui traîne, il serait bon de se rappeler de qui l’on cause. L’équipe derrière ton réseau, smartphone, ou laptop préféré est geek, située dans un état où on t’emmerdera moins pour un joint que pour une clope au bistrot, pas religieuse pour un sou et peut être même que son boss est pédé comme un phoque.
Guillaume Natale
guillaume.natale@daily-rock.com
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